samedi 11 août 2012

Radars où va l'argent ?

Radar discriminant voiture, PL


"Le ministère de l'Intérieur ne calcule pas les projections de recettes, mais les évaluations de 700 millions d'euros sont à mettre en perspective avec les 23 milliards d'euros que coûte chaque année l'insécurité routière"


Où vont les recettes des radars ?


37 % pour financer le dispositif lui-même

Le fonctionnement du système des radars s'autofinance grâce aux amendes. La somme comprend l'achat des radars et leur entretien.

30 % pour les collectivités locales

La somme allouée est utilisée pour des travaux de sécurité routière. En 2012, les conseils généraux se sont répartis 60 millions d'euros, une répartition qui se fait en fonction du nombre de kilomètres de voirie. Les communes ont reçu par dotation 100 millions d'euros, qu'elles se sont partagé.

33 % pour l'agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF).

Cette agence a reçu environ 160 millions d'euros cette année dans le but de renforcer ses moyens d'intervention. L'agence réalise aussi des travaux de sécurité routière.
La nouvelle majorité n'a pas prévu de continuer à étendre le dispositif, mais plutôt de privilégier le remplacement des radars existants par des radars plus modernes, explique Les Echos. Mais de mauvais chiffres d'insécurité routière pourraient amener le gouvernement à revoir sa politique. 



Les radars routiers rapportent toujours plus. En 2011, ils avaient généré un montant record de 639 millions d'euros. Cette année, leurs recettes pourraient atteindre entre 675 et 700 millions d'euros, selon l'ANTAI.

C'est la principale raison de la flambée des recettes. Les radars sont de plus en plus nombreux sur les routes. "Ils étaient 3.700 fin 2011 et seront 4.100 fin 2012",
Le parc de radars s'est donc étoffé de 10,8% en un an. Selon Les Echos, le gouvernement va désormais faire une pause et privilégier le remplacement des radars existants par des radars plus modernes (dont les prix oscillent entre 70.000 et 110.000 euros l'unité). Cependant, à terme, le parc risque de s'étendre encore. 
L'objectif fixé en 2009 par le comité interministériel de sécurité routière était de parvenir à un parc installé de 4.500 radars et autres dispositifs de contrôle automatisés. Par ailleurs, en matière de sécurité, l'objectif était en 2009 de passer en dessous de la barre des 3 000 tués en 2012. Or nous en sommes encore aux alentours de 4000. Du coup, certaines sources évoquent, à terme, un parc de 5000 radars.

Des radars plus efficaces

En 2008, le nombre de flashs inexploitables s'est en effet élevé à 3 millions d'unités pour les radars fixes, sur un total de 10,6 millions, et à 1,75 million pour les radars embarqués sur un total de 6,55 millions. Soit un taux "d'erreur" d'environ 30%. Mais avec les radars récents, il y a moins de déchets, assure Pierre-Henry Brandet. Désormais, les photos sont plus nettes. Les radars commencent aussi à faire la différence entre un poids lourd et une automobile, ce qui permet de sanctionner les premiers lorsqu'ils roulent à la même vitesse qu'un véhicule léger sur une zone où cela est interdit. Selon Les Echos, quelque 90 radars discriminants (distinguant les poids lourds) sont en fonctionnement. On compte aussi quatre radars mesurant la vitesse moyenne sur un parcours, et donc pas seulement la vitesse au moment où le véhicule passe devant le radar. Enfin, des radars embarqués sont à l'étude. Installés dans des voitures banalisées, ils pourront prendre les fraudeurs en toute discrétion sur la route, et cela dans les deux sens de circulation.

De nouvelles méthodes

Depuis quelques mois, le nombre de radars installés aux feux rouge est en forte augmentation. Ces derniers ne mesurent pas la vitesse, mais ils permettent de voir si un véhicule franchit un feu au mauvais moment. Et ça marche: en 2010, il y a avait 430 radars de ce type déployés pour 700.000 infractions constatées. 
En 2011, les 630 radars installés ont enregistré 1,3 million d'infractions. Enfin, la loi elle aussi évolue: il est désormais possible de poursuivre les conducteurs belges pour les infractions commises en France. 
C'était déjà le cas pour les conducteurs suisses et luxembourgeois. Cependant, certains conducteurs étrangers - allemands par exemple - échappent encore aux contraventions.
Radar mobile embarqué 9 photos/minute dans les 2 sens de circulation
 

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