mardi 17 juillet 2012

Médicaments et conduite



CONDUITE ET MÉDICAMENTS

Les français gros consommateurs

Notre pays est un des plus grands consommateurs de médicaments et notamment de somnifères et de tranquillisants. Des études faites au moyen de simulateurs ont montré les dangers des médicaments sédatifs. Il en ressort que certains médicaments pris à dose normale peuvent être facteur d’accident.
Ces risques augmentent considérablement s’ils sont mal utilisés, associés à d’autres médicaments ou à l’alcool.

Certaines personnes ont des idées fausses sur le problème de la conduite et des médicaments, et ne font pas assez attention à ce que leur dit leur médecin, leur pharmacien ou ce qui est écrit sur la notice des différents médicaments.
Les chiffres 

Consommation régulière de médicaments psychoactifs : un adulte sur dix (pendant au moins 6 mois dans l'année).

Consommation déclarée de somnifères ou tranquillisants tous les jours de la semaine :
9 % des femmes
4 % des hommes
Cette consommation importante est en croissance, toutefois ceci ne veut pas dire que toutes les pathologies psychiatriques sont suffisamment traitées et prises en charge. 
La vente des antidépresseurs est en augmentation alors que la vente des anxiolytiques est en baisse

Aujourd’hui, 8 à 10% des ACCIDENTS MORTELS seraient provoqués par des automobilistes conduisant sous l’emprise de médicaments, notamment de tranquillisants.

Les médicaments et leurs effets 

Les principaux effets des médicaments sont : la somnolence, les vertiges, les pertes de connaissance, les étourdissements, les troubles visuels, les hallucinations, les troubles auditifs, les sensations d’ébriété, les modifications du comportement.

Les principaux médicaments capables de provoquer des effets qui gênent la conduite sont les médicaments actifs sur les troubles neuropsychiques (tranquillisants et somnifères), mais aussi certains médicaments très banals utilisés dans le traitement de la douleur, de la toux ou du rhume par exemple. 

La signalétique

Attention !!!
 
Les médicaments comportant ce pictogramme sur leur emballage nécessitent une attention particulière.
Il est fortement déconseillé de prendre le volant après l'absorption de ces médicaments.
Dans tous les cas lisez attentivement la notice.
 Niveau 1
 
Le risque est faible et dépend largement de la susceptibilité individuelle ; le patient trouvera dans la notice du médicament les mises en garde lui indiquant les cas où il devra s’abstenir de conduire (en particulier lorsqu’il aura précédemment ressenti des effets indésirables potentiellement dangereux).
La prise du médicament ne remet généralement pas en cause la conduite de véhicules, mais nécessite que les 
patients soient informés avant de prendre le volant

Niveau 2

Les effets pour la conduite automobile sont prédominants par rapport à l’individu : il convient d’examiner, cas par cas, si la prise du médicament est compatible avec la conduite. La plupart du temps, le médicament n’est disponible que sur ordonnance et c’est le prescripteur qui appréciera l’état du patient et/ou sa réponse au médicament. Plus rarement, il s’agit d’un médicament disponible sans ordonnance et le conseil du pharmacien prend alors toute son importance.
La prise du médicament peut, dans certains cas, remettre en cause les capacités de conduite de véhicules et nécessite l’avis d’un professionnel de santé (médecin, pharmacien).

Niveau 3 

Les effets du médicament rendent la conduite automobile dangereuse. Avec des médicaments de ce type (anesthésiques généraux, hypnotiques, collyres mydriatiques…), l’incapacité est généralement temporaire, mais majeure.
Lors de l’utilisation du médicament, la conduite de véhicules est formellement déconseillée. Compte tenu d’un éventuel effet résiduel, il est conseillé au médecin prescripteur d’indiquer à son patient dans quel délai il pourra à nouveau conduire (par exemple, après une période de sommeil induite par un hypnotique).

Combien de temps les effets dangereux d’un médicament durent-ils ?

La durée des effets peut être très différente d’un médicament à l’autre et même d’une personne à l’autre ; elle peut aller de quelques heures à plusieurs jours. Ainsi, après avoir pris un somnifère, il est indispensable d’avoir une bonne nuit de sommeil (et pas seulement deux ou trois heures !). Mais les effets de certains somnifères peuvent se prolonger au cours de la journée suivante. Ainsi, si votre médecin vous prescrit un somnifère, ou tout autre médicament de niveau 3, il est indispensable d’envisager, avec lui, à quel moment vous pouvez reprendre le volant.

Si je prends, chaque jour, un médicament présentant des risques pour la conduite, dois-je arrêter de conduire ?

Ce n’est heureusement pas une règle générale. Dans certaines maladies chroniques, telles que l’épilepsie (risque de convulsions) ou le diabète, le fait de suivre un traitement prolongé, en respectant les posologies prescrites, peut, au contraire, restaurer l’aptitude à conduire un véhicule. Certains effets d’un traitement, potentiellement dangereux pour la conduite, pourront même progressivement s’estomper lorsque vous aurez pris le médicament pendant un certain temps. Dès que votre médecin vous prescrit un médicament à prendre tous les jours, il est important de lui signaler que vous conduisez.

Dans quelles circonstances faut-il être le plus attentif lorsque l’on prend, chaque jour, un médicament ?

Au début du traitement :

Lorsque vous commencez un nouveau traitement, les effets du ou des médicaments et notamment les effets potentiellement dangereux pour la conduite, peuvent être particulièrement marqués. Le début d’un traitement est donc une période pendant laquelle vous devez observer les effets du médicament sur votre organisme, votre vigilance et votre comportement ; vous devez être très prudent lorsque vous prenez le volant. N’hésitez pas à en parler à votre médecin, qui, dans certains cas, pourra adapter le traitement à vos activités.

Lors de l’arrêt du traitement

Lorsque vous cessez de prendre un médicament auquel votre organisme est accoutumé, des signes de sevrage (nervosité, anxiété, malaise…) apparaissent parfois et altèrent vos capacités de conduite. Dans d’autres cas, des troubles, dont vous ne souffriez plus lorsque vous suiviez votre traitement, peuvent réapparaître.

Cela veut-il dire que, si je suis en cours de traitement et que je le tolère bien, il n’y a aucun risque pour la conduite ?

Lors d’un traitement au long cours, il peut arriver que vous soyez fatigué, énervé, que vous souffriez d’une affection passagère (rhume, angine, mal aux dents, infection urinaire…). 
Faites attention à toute circonstance de ce type qui pourrait modifier les effets de votre traitement ou vous amener à prendre un nouveau médicament. Ce dernier pourrait alors majorer les effets de votre premier traitement ou, à l’inverse, en diminuer l’efficacité.

Attention
 
Vous ne devez jamais arrêter ou modifier le traitement, que vous prenez tous les jours, de votre propre initiative et sans en parler avec votre médecin !

Est-il possible de réduire les effets des médicaments sur la conduite ?

En cas de somnolence, le café, par exemple, peut faire disparaître la sensation de fatigue et améliorer transitoirement la concentration. Mais prudence ! 
La prise d’un produit stimulant ne permet pas de " récupérer ", ni de retrouver la forme physique et les capacités de concentration nécessaires à la conduite. La fatigue est toujours là, mais vous ne la sentez plus.
De plus, l’effet de ces produits est généralement court, et, lorsqu’il cesse, vous pouvez vous retrouver en situation dangereuse.

Et l’alcool ?

Chacun sait que l’alcool est très dangereux au volant. La conduite avec un taux d’alcool supérieur à 0,50 gramme par litre de sang est interdite et passible de sanctions pouvant aller jusqu’à des peines d’emprisonnement. Mais, attention ! En ayant bu une quantité modérée d’alcool (c’est-à-dire si votre taux d’alcool dans le sang est inférieur à 0,50 gramme par litre), vous pouvez être hors d’état de conduire, si vous avez également pris un médicament qui a des effets sur la conduite.

 Cliquez ici: vodka et médicament, un cocktail néfaste

L’association médicaments + alcool est absolument à proscrire lorsque l’on prend le volant : les risques d’accident dus à l’alcool, d’une part, et aux traitements, d’autre part, peuvent être multipliés ! Il est en de même avec les stupéfiants, qu’il s’agisse de drogues (cannabis, ecstasy, cocaïne, héroïne, crack…) ou de médicaments détournés de leur usage normal. 

Faites particulièrement attention à certains médicaments (par exemple, certains sirops contre la toux) qui contiennent de l’alcool, de l’ersatz d'opium  et peuvent vous faire dépasser les limites légales, si vous absorbez une boisson alcoolisée dans le même temps.
Et les Benzodiazépines ?

   
       Les risques d’accident augmentent de 45 % la première semaine de traitement. Le risque est doublé chez les conducteurs de plus de 65 ans qui prennent des benzodiazépines.

En Suède, 
Les différentes substances retrouvées sont les suivantes 
Amphétamine   34,3 %
Phenmétrazine   1,9%
THC   16,4%
Nitrazépam   1,6%
Diazépam   10,5%
Dextropropoxyphéne   1,4%
Flunitrazépam   6,3%
Clonazépam   1,3%
Morphine   6,1%
Méthamphétamine   1,2%
Codéine   5,2%
Zolpidem   1,2%

Les cas de récidives en Norvège ont été analysés sur une période de 6 ans (1992-1998), 57 % des conducteurs drogués et 28 % des conducteurs alcoolisés ont été  à nouveau arrêtés.


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